Un zeste de Clémentine reprend du service

La plume est rouillée, l’inspiration paresseuse, mais l’envie intacte…

Après un long, que dis-je très long, bon ok soyons franc très très long, congé sabbatique (2 ans et demi tout de même), je reprends, fébrilement mais vaillamment, le chemin de la blogosphère. 

Non, 3 grossesses ne se sont pas succédées dans ma vie depuis lors, non je n’ai pas non plus fait un périple dans l’Himalaya emmitouflée dans une peau de loup et non je ne suis pas devenue une rock star avec ma reprise ô combien travaillée de Frère Jacques au Ukulélé (sur ce point, vous ratez pourtant quelque chose)…Alors quoi ? On déserte le champ de bataille sans explication…

Soit, soit, tentons pour une fois (une fois ne sera pas coutume), de se « livrer » et de mettre un peu en sommeil le ton humoristique pour une prose plus « personnelle » et sincère (pas de panique, mettre un peu en retrait la plume rieuse ne signifie pas que je suis devenue un moine austère shooté au Lexomil et au thé vert et que les prochains articles seront un appel mou du genou à la méditation)….entre nous, en parlant plus « personnel » je sais que je ne m’aventure pas non plus sur des sentiers hautement surveillés et que je ne clame pas haut et fort ma tirade devant une foule en délire et survoltée…parce que oui, je ne vais pas sortir la pelle et la pioche maintenant, mais je suis quand même consciente qu’au fil d’une longue période de désertion mes jolies lectrices sont à ce jour comme un envolée d’hirondelles…c’est-à-dire loin, très loin…(mais c’est le jeu ma pauv’ Lucette et il va falloir refidéliser une poignée de regards intéressés dans un monde féroce où les blogs poussent aussi vite qu’un champ de maïs arrosé d’OGM).

Bref, après nos hirondelles envolées, revenons à nos moutons, tenir un blog était pour moi une échappatoire, une pause créative pour s’évader dans un quotidien rondement cadré et millimétré…Ayant grandi au milieu des pinceaux et fusains de mon père peintre, des partitions et concertos de ma grand-mère pianiste, des croquis et étoffes d’une sœur styliste, et des cas pratiques et dossiers intellectuellement captivants de ma mère, c’est donc, « le cul entre deux chaises » et le cœur balancé par études supérieurs d’un côté et métier artistique de l’autre, que je suis finalement arrivée à pas de velours sur les bancs de la fac de Droit. Un master et 5 Code Civil plus tard, me voilà catapultée dans la mécanique bien huilée et austère d’un cadre supérieur…

De là est né, Un zeste de Clémentine. Par manque de créativité, par envie d’expression artistique,…

Ecrire, faire des photos, réfléchir à des articles intéressants, jouer avec la mode,….je devenais accomplie et double, tel Dexter mi-flic mi-assassin, moi mi-intellect mi-créative.

Et puis, les doutes…….bon je plaide coupable, en bonne fille chiante qui se respecte, j’ai ce petit côté irritant (pour les autres mais aussi pour soi-même, je vous rassure on ne s’épargne pas), d’éternelle insatisfaite et de remise en question permanente…là où je voyais en la mode un moyen d’expression, un plaisir ludique en mélangeant les vêtements, les marques, les couleurs, en cherchant des associations harmonieuses, je commençais à y voir le reflet d’une image de soi superficielle, un côté non souhaité de « m’as-tu vu »…bref, ce que je déteste. 

Là où je m’amusais, je commençais à douter….à me détacher….et au final, deux ans et demi plus tard et quelques évolutions personnelles, le manque de créativité reprend sa place, il se loge bien douillettement dans votre âme, installe sa mélancolie dans votre quotidien et réaménage ses quartiers au même endroit.

Alors diantre, délaissons ses réflexions sur le côté superficiel ou non d’un blog mode, et reprenons le plaisir de jouer et créer avec la mode, écrire des petits billets créatifs, chercher des idées originales d’articles, prendre des photos,... 

 Allez fin de ce long chapitre, ouvrons une nouvelle page. Un zeste de Clémentine, Tome 2.